Cueillette

Cueillette 

Cette œuvre présente une figure féminine au cœur d'une végétation tropicale. La femme, le bras tendu vers les fruits d'un arbre généreux, incarne un geste primordial de cueillette dans ce qui évoque un jardin d'Éden revisité. La composition s'organise autour de cette verticalité humaine qui dialogue avec l'exubérance végétale environnante.

Nous avons ici une relecture contemporaine du mythe édénique, centrée sur la figure d'une Ève affranchie de la culpabilité judéo-chrétienne. Cette femme aux traits sereins et à la gestuelle naturelle réhabilite l'acte de cueillette comme geste fondateur de civilisation plutôt que comme transgression. Elle incarne une humanité réconciliée avec ses instincts naturels. Les fruits rouges, traditionnellement associés à la tentation et à la chute, retrouvent ici leur dimension primordiale de nourriture sacrée. Ils évoquent autant la pomme biblique que les grenades d'Inanna ou les oranges d'or du jardin des Hespérides.

L'exubérance végétale qui l'environne évoque un paradis tropical où la nature déploie toute sa générosité. Cette jungle édénique propose une vision optimiste de l'état de nature, loin des terreurs primitives. Elle incarne une nature où l'humain trouve sa juste place dans l'harmonie cosmique. La carnation cuivrée de la figure féminine universalise cette Ève primordiale. Elle devient l'archétype de toutes les femmes, de toutes les cultures, réconciliées dans cette origine commune où l'humanité puisait encore aux sources vives de la création.