Dans ce tableau, la figure centrale semble tenir son propre cœur-grenade entre les mains. Ce fruit, avec son rouge profond, devient le point d’aboutissement d’un arbre qui traverse le corps et rejoint une sorte d’espace plus vaste. On a l’impression qu’autour tout respire au diapason de ce battement de coeur : le sol, les feuilles, les oiseaux… chacun à sa manière participe à un cycle qui ne dit pas son nom, mais qu’on reconnaît instinctivement.
Le bleu très dense du vêtement agit comme une réserve intérieure, un lieu où poussent les graines invisibles. À l’inverse, les motifs chauds qui l’entourent ouvrent vers quelque chose de plus solaire, presque exubérant. Le contraste entre ces deux mondes crée une tension douce, un dialogue entre profondeur et expansion, entre repli fertile et ouverture.
Les symboles rappellent que la naissance — qu’elle soit végétale, humaine ou imaginale — est toujours un tissage de forces multiples. “Fertilité” parle de tout ce qui prend forme, parfois lentement, parfois par surprise. Il y a une dimension presque allégorique dans cette silhouette qui se tient droite, comme si elle accompagnait un passage intérieur que chacun peut reconnaître à sa façon : un moment où quelque chose prend racine, pousse, et se déploie.