Fin d'orage

Fin d’orage

Dans "Fin d'orage" l'architecture moderne se dissout dans un paysage aquatique devenu primordial. C’est un jeu entre netteté et dissolution : les structures géométriques - piscine, bâtiments, palmier - émergent de la brume picturale comme des vestiges d'un monde englouti. La palette chromatique orchestre un dialogue entre les bleus de Prusse du ciel post-orageux et les ocres terrestres. L'élément liquide semble avoir envahi l'espace pictural, transformant l'architecture en archipel fantomatique.

La composition fonctionne par plans successifs qui se chevauchent et s'interpénètrent, créant une profondeur ambiguë où la géométrie humaine se noie littéralement dans l'organicité naturelle. Les reflets dans la piscine centrale deviennent métaphore de cette dissolution : l'eau reflète un ciel qui lui-même se confond avec les éléments terrestres.

La piscine centrale fonctionne comme un miroir inversé : au lieu de refléter le ciel azuréen des prospectus immobiliers, elle absorbe les nuages lourds, les sédiments, la complexité d'un monde devenu incertain. Le palmier, seul élément vertical résistant, devient l'arbre de vie de cette nouvelle genèse. Sa présence évoque la résilience du vivant face aux constructions humaines. Il témoigne d'une temporalité autre, végétale, qui transcende nos cycles économiques et architecturaux.

L'omniprésence de l'eau - à la fois destructrice et purificatrice - évoque le déluge, mais aussi la possibilité d'un recommencement. Cette "fin d'orage" n'est peut-être que le prélude à un nouveau cycle…