Le gardien

Le Gardien 

La composition autour du binôme femme-loup peut convoquer dans nos esprits la figure de Diane chasseresse, mais ici la déesse ne chasse plus, elle chevauche, elle s'unit à l'animal dans une harmonie retrouvée.

Le loup porte la figure féminine vers une transformation suggérée par les flammes qui l'environnent. Ces flammes ne détruisent pas mais évoquent le feu sacré, celui de la régénération spirituelle. La palette chromatique - l'orange du feu primordial, le bleu de la spiritualité et de l'infini - établit une dialectique entre les forces telluriques et célestes. La nudité féminine proclame un retour à l'état édénique, à l'innocence première où l'humanité communiait directement avec le règne animal. La posture méditative de la figure, son regard absent tourné vers l'invisible, la transforme en sibyl­le moderne captant les forces cosmiques.

Au premier plan, la fleur aux racines profondes ancre cette vision mystique dans la terre nourricière, suggérant que toute élévation spirituelle doit puiser aux sources chthoniennes. L'arbre-colonne central, axis mundi traditionnel, unit symboliquement les trois niveaux cosmiques : souterrain, terrestre et céleste.