Paludes

Paludes

La palette, orchestrée autour des ocres, des terres de Sienne et des gris nacrés, évoque ces heures incertaines où l'aube hésite avec le crépuscule. Les montagnes, traitées en effet de matière, semblent flotter dans une brume dorée qui abolit les certitudes topographiques. La composition s'articule selon une géométrie de bandes horizontales qui rythment l'espace.

Ces marécages évoquent ces territoires où se dissolvent les certitudes, ces zones humides qui défient nos catégories habituelles entre terre et eau, entre fixité et mouvement. Cette figure solitaire sur son embarcation semble vivre une forme de recueillement. Sa solitude est d’abord contemplative. L'omniprésence de l'eau stagnante évoque ces temps suspendus que nous traversons tous ; la stagnation n'est qu'apparente : sous la surface immobile, tout travaille, se transforme, mûrit. Les paludes deviennent ainsi laboratoire, réhabilitation de notre rapport à la lenteur, espace où l'âme moderne expérimente ses possibilités de régénération.